Un Violon sur le toit, de Joseph Stein, Jerry Bock et Sheldon Harnick

Titre original : A Fiddler on the Roof

Basé sur les histoires de Sholem Aleichem.

Livret de Musique et Paroles de Joseph Stein, Jerry Bock et Sheldon Harnick, produit à New York par Harold Prince.

Production originelle à New York mise en scène et chorégraphiée par Jerome Robbins.

Version française de Stéphane Laporte ; avec la permission spéciale d’Arnold Perl.

Affiche Un Violon sur le toit - LabOpéra Hauts-de-SeineUn Violon sur le toit est l’un des chefs-d’œuvre de la comédie musicale. Il fait partie de ces œuvres qui mêlent l’intime à l’épique, la petite histoire à la grande.

Etant d’origine slave, l’histoire de ce shtetl juif dans la Russie tsariste du début du XXème siècle me touche particulièrement car il parle d’exode, de valeurs familiales et de racines. Autant de thèmes qui nous touchent et qui, particulièrement aujourd’hui, nous renvoient à une brûlante actualité, car quitter sa terre pour chercher refuge en pays étranger est l’avenir qui attend les habitants d’Anatevka.

Un Violon sur le toit est une merveille d’écriture, tant dramaturgique que musicale. C’est un théâtre où l’âme vibre et chante, et c’est cette énergie que nous souhaitons faire parvenir dans notre spectacle.

Aux couleurs des peintures de Chagall, dont le thème du Violon sur le toit s’inspire, fêtes et mariage sous les étoiles, jeux et enjeux dans les basse-cours, convieront le spectateur à un voyage authentique dans la vie intime des habitants d’un village soumis aux pogroms russes, mais qui sait chanter et danser de toute sa foi devant l’adversité.

Nous souhaitons, par notre version, entraîner les spectateurs dans un tourbillon d’humour mêlé d’émotion, si propre à ces peuples oppressés qui ont toujours su garder foi en leurs racines et en leur destin.

NED GRUJIC, NOTE DE MISE EN SCÈNE

SYNOPSIS

Acte I

Dans le modeste village (fictif) d’Anatevka, en Ukraine, la communauté juive et la communauté chrétienne Russe orthodoxe mènent une vie simple et réglée selon des traditions établies de longue date, entretenant des rapports polis sans toutefois se mélanger. Leur quotidien est agrémenté des airs du « violoniste sur le toit », personnage libre et fantasque qui joue du violon au gré de ses envies.

On y suit la vie de Tevye, le laitier du village aux revenus modestes (dont il se complaint avec humour dans l’air célèbre « Ah! si j’étais riche« ), et de sa famille : sa femme Golde et ses trois filles Tzeitel, Hodel et Chava. Les jeunes filles ont en effet l’âge de se marier, et selon la tradition, c’est Yente l’entremetteuse du village qui doit leur trouver des partis convenables — pas forcément au goût des jeunes filles (« Matchmaker« ).

Yente arrange avec Golde le mariage de Tzeitel, l’aînée, avec le boucher Lazar Wolf, un homme veuf et d’un certain âge mais dont la fortune en fait un bon parti. Seulement, Tzeitel est amoureuse de Motel, le jeune tailleur, qui n’ose pas demander sa main car il est sans le sou. Golde presse Tevye de parler à Lazar Wolf ; le laitier finit par lui céder la main de sa fille. Les deux hommes célèbrent cet arrangement à la taverne, acclamés par les Juifs et les Russes qui s’y trouvent (« To Life« ). Cette soirée festive est cependant gâchée par le connétable Russe, qui informe Tevye sur le chemin du retour que le gouvernement a décidé d’organiser une « petite manifestation non-officielle » (les prémices d’un pogrom) dans le village et que, malgré sa sympathie pour la communauté Juive, il doit suivre les ordres.

Parallèlement, Tevye fait la connaissance de Perchik, un jeune étudiant Russe aux idées « nouvelles » (marxistes) qu’il accepte d’héberger chez lui en échange d’une position de précepteur pour ses filles. Hodel, la fille cadette, et Perchik finissent par tomber amoureux au gré de débats animés issus de divergences d’opinion.

Tzeitel et Motel réussissent à convaincre Tevye de bénir leur union, et celui-ci emploie un stratégème farfelu pour convaincre à son tour sa femme de rompre les fiançailles de Tzeitel et de Lazar Wolf. Les deux jeunes gens se marient sous les yeux émus du village ; quelques traditions se trouvent bousculées quand Hodel et Perchik se mettent à danser ensemble, allant à l’encontre des règles stipulant que les hommes et les femmes ne peuvent pas se mélanger. La fête est brutalement gâchée par des soldats Russes qui saccagent les tables du banquet — la fameuse « manifestation » annoncée par le connétable.

Le rideau tombe sur une scène de désolation, tandis que la famille de Tevye nettoie les débris.

Acte II

Plusieurs mois ont passé. Tzeitel et Motel filent le parfait amour, tandis que le jeune homme fait l’acquisition d’une nouvelle machine à coudre qui leur promet un meilleur rendement et, de fait, un meilleur niveau de vie.

Perchik annonce à Hodel qu’il doit repartir à Kiev pour préparer la révolution. Il lui demande également sa main, qu’elle lui accorde avec joie (« Now, I Have Everything« ). Lorsqu’ils annoncent leurs fiançailles à Tevye et demandent sa bénédiction, celui-ci tente de s’y opposer car cette union n’a pas été initiée par l’entremetteuse ni approuvée par les parents. Il finit par céder devant la détermination des deux jeunes gens, expliquant à son épouse scandalisée que les temps changent et qu’un mariage d’amour n’est pas si aberrant — après tout, eux-mêmes sont tombés amoureux (« Do You Love Me?« ).

Après le départ de Perchik, des rumeurs circulent au village selon lesquelles Chava, la plus jeune fille de Tevye, aurait été aperçue en compagnie de Fyedka, un jeune Russe orthodoxe. De plus, Perchik aurait été arrêté et déporté dans un camp en Sibérie. Hodel prend alors la lourde décision de quitter les siens et de partir rejoindre son fiancé (« Far From the Home I Love« ), qu’elle épousera une fois là-bas.

Chava tente de présenter Fyedka à son père mais cette fois-ci, Tevye estime que cette limite ne peut être franchie et prie sa fille de ne plus voir son amant. Le lendemain, Golde lui apprend, effondrée, que Chava s’est enfuie avec Fyedka et l’a épousé devant le prêtre orthodoxe ; Tevye la renie et refuse de lui parler lorsqu’elle vient quémander son approbation.

Les rumeurs de pogroms grandissent, bientôt confirmées par le connétable Russe qui annonce à la communauté Juive qu’elle dispose de trois jours pour rassembler ses affaires et quitter Anatevka. L’idée d’une révolte est rapidement abandonnée et, la mort dans l’âme, les Juifs partent du village.

Tevye et Golde partent pour les États-Unis. Motel et Tzeitel se rendent en Pologne, d’où ils comptent les rejoindre après avoir économisé plus d’argent. Chava vient les retrouver et, malgré le silence que leur oppose Tevye, leur annonce qu’elle et Fyedka quittent aussi le village, ne pouvant rester dans un lieu où des gens sont traités de la sorte. Tevye finit par leur adresser « Que Dieu vous protège », montrant ainsi qu’il bénit leur union même s’il peine encore à l’approuver.

Alors que les personnages quittent la scène, le violoniste se met à jouer puis, sur un signe de tête de Tevye, les suit en Amérique.

DISTRIBUTION

Direction artistique et musicale : Laurent BRACK
Mise en scène : Ned GRUJIC

Cheffe de chœur : Véronique FRUCHART

Tevye – ténor : Laurent KIEFER
Golde – mezzo/alto : Patricia SAMUEL
Tzeitel – soprano/alto : Catherine SALAMITO
Hodel – soprano/alto : Sophie GIRARDON
Chava – soprano/alto : Romane TSACANIAS
Motel – ténor : Barthélémy BEGOUS
Perchik – ténor : Louis BUISSET
Fyedka – ténor : Simon GALLANT
Yente, Fruma-Sarah, Grand-mère Tzeitel – soprano : Valérie ZACCOMER
Lazar Wolf – baryton : Pierre-Michel DUDAN

Chœur et Orchestre : Sein’Opéra

Directrice de production : Mariène GIACOMOTTO
Assistante de production : Madeleine PAUX

Un Violon sur le toit (Fiddler on the Roof) est une comédie musicale en deux actes de Joseph Stein, paroles de Sheldon Harnick et musique de Jerry Bock, mise en scène et chorégraphie de Jerome Robbins. Elle est basée sur l’œuvre de Cholem Aleikhem.

Créée à l’Imperial Theatre de Broadway en 1964, la pièce originale a connu 3 243 représentations et a été récompensée par neuf Tony Awards en 1965. Elle a été jouée dans plusieurs pays, traduite en plusieurs langues et adaptée au cinéma en 1971 par Norman Jewison. Le rôle de Tevye, personnage principal, fut d’abord interprété par Zero Mostel puis confié à Chaim Topol, qui l’endossera également dans l’adaptation cinématographique.

Un Violon sur le toit interroge sur la balance entre respect des traditions et renouveau socio-culturel alors que les vies paisibles des habitants d’Anatevka se chamboulent et se mêlent sur fond de pogrom. Survenant à la fin de l’âge d’or de Broadway, cette comédie musicale résonne encore pourtant avec un air déconcertant d’actualité.