La Traviata, de Giuseppe Verdi

Un hymne à l’amour impossible. C’est ainsi que l’on pourrait définir le chef-d’oeuvre de Verdi. Adapté de La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils, il raconte l’amour déchirant entre Violetta, femme libre et sans attache, et Alfredo, jeune homme d’une grande famille. Un drame où le spectaculaire s’allie à l’émotion pour offrir l’une des plus belles pages que le Romantisme ait écrite.

La Traviata est un opéra qui sublime le mélodrame et cultive les paradoxes. Il célèbre le bonheur désespéré et transcende l’amour en le rendant plus fort que la mort. Il nous rappelle que la passion vaut d’être vécue jusqu’à l’extrême.

Dans notre parti-pris, La Traviata ne se placera pas dans une temporalité précise, mais dans l’imagerie universelle du carnaval de Venise où nous situons l’action.

Ici, Violetta, face à sa mort annoncée, a invité la « Jet Set » parisienne au carnaval de Venise pour s’oublier avec elle dans les fêtes déguisées et masquées. Les époques se mélangent, les pistes se brouillent et les identités s’échangent et se confondent. Ainsi, en l’espace furtif et intense d’un instant, Violetta, la fille perdue, deviendra une amoureuse inconditionnelle et Alfredo, le jeune homme romantique, transgressera ses principes d’éducation pour aimer une fille de « peu de vertu ».

Venise est la ville de l’amour et de la séduction, et son carnaval y imprime son mystère et sa décadence. Comme dans le chef-d’oeuvre de Verdi, l’ombre de la Mort y plane, que ce soit au détour d’une rue, d’un pont ou d’un palais abandonné… La Mort s’invitera donc en personne dans le spectacle et y deviendra un personnage à part entière.

Elle suivra les pas de Violetta, de la fête masquée du palais vénitien où cette dernière rencontre Alfredo, jusqu’au moment de l’emmener avec elle pour toujours…

Notre Traviata sera un long flash-back retraçant les derniers mois de Violetta. Tous les protagonistes qui l’ont côtoyée viendront parler d’elle à divers moments du drame, témoignant ainsi de scènes dont ils ont été les témoins. Ils nous restitueront l’histoire dans toute sa clarté, nous permettant ainsi d’apprécier les airs splendides de cet opéra, tout en étant à l’écoute de leur émotion.
Que cette Traviata soit un voyage pour toutes les générations à travers une suite de tableaux hauts en couleur où masques et ombres nous transportent dans une Venise rêvée et intemporelle, écrin de l’émotion intense où la Mort et l’Amour mènent la danse d’un carnaval endiablé.

NED GRUJIC, NOTE DE MISE EN SCÈNE

SYNOPSIS

Acte I

Violetta, une célèbre courtisane, et son amant, le Baron Douphol, donnent une réception dans un hôtel particulier. Les invités font la fête autour de leur hôtesse, quand Gaston, un ami de Violetta, lui présente le jeune Alfredo Germont qui est secrètement amoureux d’elle. Poussé par l’assemblée à porter un toast, Alfredo en profite pour glisser dans sa chanson quelques paroles d’amour à l’intention de Violetta (« Libiamo ne’ lieti calici »). Les invités partis, Alfredo persévère et déclare son amour à une Violetta bouleversée, partagée entre son amour naissant pour le jeune homme et son besoin de liberté. Une fois seule, Violetta entonne le célèbre grand air « E strano… Ah, fors’ è lui… Follie, Follie ! » qui clôt ce premier acte.

Acte II

Violetta a finalement choisi l’amour et le rideau s’ouvre, quelques mois plus tard, sur les deux amants vivant des jours heureux dans leur maison de campagne en marge de Paris. Le jour où Alfredo apprend que sa bien-aimée vend ses biens pour pouvoir subvenir à leurs besoins, il décide de retourner à Paris pour régler ses dettes, laissant Violetta seule. Elle reçoit alors la visite de Giorgio Germont, père d’Alfredo, qui l’accuse de discréditer sa famille, de pousser Alfredo à la dépense, et d’empêcher le mariage de sa jeune sœur avec un fils de bonne famille.

Refusant d’abord de se soumettre à la volonté de Giorgio, Violetta finit par se laisser convaincre que son amour ne saurait donner lieu à un mariage. Elle part rejoindre son ancienne vie et son amie Flora à Paris, laissant à Alfredo une lettre de rupture. Alfredo rejoint la fête de Flora où il retrouve Violetta et le baron Douphol, qu’il provoque en duel par jalousie.

Furieux d’avoir été éconduit par sa bien-aimée, Alfredo jette au visage de Violetta l’argent qu’il venait de gagner, lui signifiant son mépris pour la courtisane qu’elle est redevenue. La jeune femme s’évanouit alors qu’un nouveau duel oppose Alfredo à Douphol.

Acte III

Quelques semaines ont passé. Violetta, gravement malade, est alitée et n’a pour compagnie que sa fidèle femme de chambre, Annina. Elle reàoit une lettre de Giorgio Germont qui, pris de remords, lui apprend qu’il a avoué à Alfredo l’avoir poussée à mettre un terme à leur relation, et que son fils est désormais en route pour venir la retrouver.

Alors que dehors, la fête du carnaval bat son plein, Alfredo arrive et s’excuse de son comportement auprès de celle qu’il a toujours aimée. Violetta, prise d’un regain d’énergie à la vue de son ancien amant, proclame son bonheur et son amour, puis meurt, à bout de forces, dans les bras d’un Alfredo impuissant.

DISTRIBUTION

Direction artistique et musicale : Laurent BRACK
Mise en scène : Ned GRUJIC

Assistante mise en scène : Laura DUPONT
Scénographe : Danièle ROZIER

Violetta Valéry  – soprano : Roxane CHALARD
Alfredo Germont – ténor : Louis ZAITOUN
Giorgo Germont – baryton : Marc SOUCHET
Flora Bervoix – mezzo-soprano : Marion BELHAMOU
Annina – soprano : Claudia PALLESCHI
Gaston – ténor : Tristan GARNIER
Le Baron Douphol – baryton : Stanislas DE LA CHAPELLE
Le Marquis d’Obigny – basse : Baptiste JUGE
Le domestique d’Alfredo : Franck LABBÉ
Le gondolier : Romain TOMAS
La présentatrice : Candice CHEVILLARD
Rodolphe, La Mort : Louis BUISSET
Christina : Charline BONREPAUX
Giulia : Alice FLEUREY
Clara : Catherine SALAMITO
Bohémiennes : Rebecca BLARDONE, Sophie GIRARDON, Laure-Marie HARANT, Sophie MAKSIMOVIC, Léa RULH

Chef d’orchestre : Laurent BRACK
Cheffe de chœur : Véronique FRUCHART

Chœur et Orchestre : Sein’Opéra

Directrice de production : Mariène GIACOMOTTO
Stagiaire de production : Hugo BOUILLAUD

Directeur technique et régisseur général : Vezio COSSIO
Avec la participation de l’équipe technique de CourbevoiEvent :
Régisseur général (CEC) : Pascal BOULLE
Régisseur adjoint événementiel (CEC) : Yann BATIFOIS Assistant technicien vidéo (CEC) : Bruno SERRE
Ingénieur du son (CEC) : Fabien AUMENIER
Assistants son (CEC) : Loïc Desprairies, Eric LE GALLO Stagiaires son (CEC) : Axel BATANKEN, Thomas MIOTTO Régisseur de scène (CEC) : Xavier-Louis BOURCIER
Stagiaire plateau (CEC) : Axel POBEAU

Création Lumières : Véronique GUIDEVAUX
Stagiaire Lumières : Migmar JANNOT

Décors : Lycée de Prony (Asnières-sur-Seine)

Costumes :
Robe de Violetta : Lycée Louise Michel (Nanterre)
Costumes du chœur et de La Mort : Aïtana GARCIA
Assistantes costumes : Atelier formé par la Mission Locale Rives-de-Seine — Loréana CAIRO, Nolwenn HARZO, Léa VAZ

Maquillage : Lycée Vassily Kandinsky (Neuilly-sur-Seine), IFPM — Institut de Formation et Perfectionnement aux Métiers (Nanterre)

Coiffure : IFPM — Institut de Formation et Perfectionnement aux Métiers (Nanterre)

Accueil et promotion : Lycée Paul Painlevé (Courbevoie)

GIUSEPPE VERDI

Giuseppe Verdi, photographié par Giacomo Brogi

Giuseppe Verdi, photographié par Giacomo Brogi

Giuseppe Verdi est un compositeur italien né en 1813 dans la province de Parme et mort en 1901 à Milan.

Dès l’âge de 10 ans, il quitte le foyer de ses parents pour aller faire son éducation musicale à Bussetto, où il rencontre Antonio Barezzi. Le responsable de la philharmonie s’impose comme le protecteur et mécène de Verdi. Recalé à l’entrée du Conservatoire de Milan où l’un des membres du jury qualifiera même son avenir musical de “médiocre”, Verdi reste tout de même dans cette ville trois ans, et prend des leçons de composition avec Vincenzo Lavigna, chef d’orchestre au théâtre de la Scala.

Verdi présente 7 ans plus tard son premier opéra, Oberto. Puis, terrassé par les décès successifs de son épouse et de deux de ses enfants, il pense arrêter la composition. Mais il se ressaisit, et son opéra Nabucco présenté à la Scala est un succès. Par la suite, il écrit plus de quinze opéras, dont Rigoletto (1851), Le Trouvère (1853), La Traviata (1853) et Aïda (1871).

Pour diverses raisons, La Traviata, opéra inspiré du roman La Dame aux Camélias d’Alexandre Dumas fils, n’a aucun succès lors de ses débuts à Venise, en 1853. Verdi étant tout à fait sûr de sa partition, il attribue l’échec aux interprètes et au public peu réceptif.

Giuseppe Verdi décède le 27 janvier 1901 des suites d’une crise cardiaque. Ses funérailles furent dignes de celles d’un homme d’État : 250 000 personnes se réunirent pour rendre un dernier hommage à l’une des figures les plus importantes de la musique italienne.

ALEXANDRE DUMAS FILS

Alexandre Dumas fils, portrait par Édouard Louis Dubufe

Alexandre Dumas fils, peint par Édouard Louis Dubufe

Alexandre Dumas fils est un romancier et auteur dramatique français, né le 27 juillet 1824 à Paris et mort le 27 novembre 1895 à Marly-le-Roi.

Il est le fils d’Alexandre Dumas et de sa voisine de palier, Catherine Laure Labay (1793-1868), qui tenait à domicile un atelier de couture. Déclaré enfant naturel, de père et de mère inconnus, il est reconnu officiellement par son père le 17 mars 1831, alors qu’il est âgé de 7 ans. Il portera le nom de son père, Dumas Davy de la Pailleterie. Il en gardera toute sa vie un profond ressentiment qui se manifestera dans ses œuvres, marquées par le thème de la désagrégation de la famille et empreintes d’un certain moralisme.

En 1833, âgé de 7 ans, il est placé dans une pension où il a comme condisciple Edmond de Goncourt. Après avoir échoué au baccalauréat en 1841, il abandonne ses études et mène à Paris une vie tapageuse de dandy.

Il est comme son père un auteur à grand succès et reste connu principalement pour son roman La Dame aux camélias et son adaptation lyrique La Traviata par le librettiste Francesco Maria Piave. Très marqué par son enfance douloureuse et son illégitimité, il se fait le porte-parole de causes singulières pour son époque : il critique entre autre le sort réservé par la société aux femmes délaissées et aux enfants illégitimes.

Il est élu à l’Académie française en 1874 grâce au soutien de Victor Hugo.