Parole de…
Pierre Carrive,
Violoniste professionnel
Qui dit opéra, ou comédie musicale, dignes de ces noms, dit orchestre. Or, l’un des objectifs de LabOpéra est de mettre des étudiants dans des conditions professionnelles.
L’Orchestre Sein’Opéra est donc constitué principalement d’une quarantaine d’élèves du Conservatoire de Courbevoie d’un niveau suffisamment avancé pour ce répertoire difficile et exigeant. Ils ont été préparés, depuis le début de l’année, par leurs professeurs, la plupart d’entre eux jouant aussi dans l’orchestre. Il faut ajouter aussi quelques adultes amateurs. Et plusieurs musiciens professionnels (embauchés dans des conditions tout à fait correctes), qui arrivent en renfort vers la fin.
Je fais partie de ceux-là et je peux mesurer l’énorme travail qu’il a fallu pour que tous ces jeunes soient aussi prêts à aborder les représentations, c’est-à-dire le moment où tout doit être intégré, digéré, et où l’on n’a (presque) plus droit à l’erreur. Et même si j’ai, bien sûr, beaucoup plus d’expérience qu’eux, je suis très admiratif de leur travail, de leur sérieux… de leur professionnalisme, finalement. Et de leur enthousiasme !
Le chef d’orchestre est Laurent Brack, qui dirige le Conservatoire de Courbevoie depuis plus de 25 ans et qui est le directeur artistique du LabOpéra Hauts-de-Seine depuis sa création. Certes, cela fait beaucoup de casquettes. Mais le moins que l’on puisse dire quand on le connaît, comme moi, depuis plus de 35 ans, pendant lesquels on a partagé moult aventures musicales (allant de l’improbable au prestigieux) et pédagogiques, c’est qu’il est ici dans son meilleur élément. Quand je l’ai connu, c’était justement dans un orchestre de jeunes… que nous étions à l’époque. J’ai donc moi-même expérimenté cette complicité qu’il instaure, et cette envie de jouer qu’il sait communiquer. Depuis, il n’a rien perdu de son énergie et de sa passion !
Et, pour avoir très souvent joué sous sa direction avec des musiciens tous professionnels, je vois bien qu’il fait travailler tous ces élèves-instrumentistes avec la même exigence. Clairement, ils ont reçu autant qu’ils ont donné.
Pour tous ces jeunes, qu’ils envisagent ou non de devenir professionnels, quelle expérience formidable, qui, au-delà de la joie ressentie pendant tous ces mois de travail et de représentations, va leur donner de quoi nourrir leur existence ! La chance qui leur est ainsi offerte n’a pas de prix.